Un cadre de vie rural tendant à s’urbaniser

En 1794, la population de Mérignac a augmenté de 40% par rapport au siècle précédent. La forêt est défrichée pour gagner des pâturages et des terres agricoles, sur lesquelles les habitations restent très dispersées. Durant l’hiver 1796, on relate le gel des vignes mais également une pénurie de bois de chauffage à cause du recul de la forêt.

De 1807 à 1834, plusieurs battues sont organisées pour tuer les loups qui menacent le bétail et parfois même les gens. Au 19ème siècle, l’élevage est au cœur de l’activité économique avec un millier de vaches. Les laiteries de la ville ravitaillent chaque jour Bordeaux, beaucoup sont établies dans des domaines tels que Château Rouquey.

Dans les années 1820, le Duc et la Duchesse d’Angoulême séjournent au « village » du Burck. A cette époque, le « village » le plus important de la commune est Capeyron où se tiennent 2 foires annuelles aux vaches laitières. Le territoire de Mérignac est encore très rural, avec de nombreuses forêts où sont établis bûcherons et résiniers.

A la fin du siècle, les foires de Beutre et Pichey commercialisent encore une centaine de vaches. On note toutefois que les cultures maraîchères sont en hausse.

Les infrastructures de la ville

En 1834, la première école publique communale est ouverte à Mérignac. Ce sont ensuite les écoles de Capeyron (1850), puis de « Cammin long » (1872) et enfin Beutre (1887). La première école de filles ouvre en 1862.

Jusqu’en 1862, la Mairie n’était pas un lieu fixe : le Conseil Municipal se réunissait chez le maire ou dans des lieux provisoires. Ce n’est qu’en 1862 que la Chartreuse Grezeaud devient une Mairie fixe qui regroupe le secrétaire de Mairie, le garde-champêtre et un cantonnier vicinal.

Le télégraphe est mis en service en 1884.

La place centrale de Mérignac est façonnée entre 1880 et 1905 grâce à de nombreux aménagements : édification de l’église nouvelle, aménagement de la place, construction de l’Hôtel de ville avec le groupe scolaire.

Le mauvais état général des grands chemins qui parcourent Mérignac au milieu du 19ème siècle rend leur entretien en graviers très onéreux. Mérignac en entreprend le classement et l’élargissement. Les riverains les plus aisés participent à des « souscriptions volontaires » pour que soient construits de nouveaux chemins ruraux, par exemple le Chemin de la Princesse à la limite de Mérignac et Pessac.

L’avènement de l’ère industrielle

L’ouverture d’une usine d’eau de Javel à Arlac marque le début de l’ère industrielle de Mérignac en 1845. Le long des cours d’eau de Mérignac, plus de 1000 « savonneuses » (1/5ème de la population) sont à l’œuvre. Dans les années 1880, d’autres usines s’installent dans la ville, notamment les feux d’artifice Ruggieri à Arlac.

L’urbanisation touche d’abord Arlac, plus proche de Bordeaux, puis Bourranville et Capeyron. Les chemins de terre sont progressivement empierrés puis pavés. Les anciens « villages » et « hameaux » deviennent les quartiers de Mérignac.

Alors que sous le Second Empire, une ligne d’omnibus à chevaux permettait de rejoindre le boulevard Wilson depuis Mérignac, en 1890, c’est la ligne de tram jaune nommée « Mérignac » qui relie la place centrale aux quais de Bordeaux.

En 1895, les Mérignacais réclament un téléphone à la mairie.