A l’échelle géologique

Il y a 26 millions d’années, Mérignac était sur le rivage d’une mer tropicale dont les vagues venaient mourir sur des plages bordées de cocotiers.

La mer s’est ensuite retirée vers l’ouest, formant un vaste golfe dans lequel se jettait un grand fleuve (l’ancêtre de la Garonne). Les dépôts alluviaux, laissés par les divagations du cours du fleuve, constituent les différentes terrasses de galets, de graviers, d’argiles et de sables formant la plus grande partie des terrains actuels de Mérignac.

La « terrasse supérieure » composée de graviers et sables argileux (ayant fait l’objet d’extractions et de carrières) se situait à l’emplacement actuel de Chemin-Long, de Beaudésert et de l’aéroport de Mérignac.

La « terrasse moyenne » s’étendait de Grand Louis à Pique-Caillou et se composait d’une flore arbustive avec des pins maritimes, des chênes, des aulnes, des ormes, des hêtres, des charmes, des frênes, des graminées et des bruyères. Cette terrasse a donné naissance à des terrains de graves propices à la culture de la vigne avec des poches de sable qui ont donné lieu à des utilisations industrielles telles que l’usine de verre d’Arlac.

Il y a 500.000 ans environ, les premières glaciations font baisser le niveau des océans. 3 ruisseaux creusent leur vallée dans les terrasses alluviales vers la Garonne :

  • la Devèze qui prend sa source à l’emplacement actuel de l’aérogare
  • les Ontines, dans la région de Beutre, près de l’actuelle base aérienne
  • le Peugue, descendant de la lande de Pessac

Ces 3 ruisseaux sont les seules voies naturelles de circulation dans ce secteur.

Les premiers peuplements humains

Il y a 20.000 ans, les premiers hommes du paléolithique parcourent les terres.

Il y a 10.000 ans, le climat atlantique s’installe avec des forêts de résineux et de chênes qui recouvrent les terres.

Vers 2.000 avant JC, les premiers peuplements préhistoriques s’installent dans la région, vraisemblablement en provenance du Périgord. De nombreux outils et armes ont été retrouvés, lors de fouilles ou grâce au hasard.

Vers 1.000 avant JC, les peuples installés dans la région sont mi-chasseurs, mi-agriculteurs.

Vers 700/600 avant JC, les peuples préceltiques vivent à l’âge du bronze puis à l’âge du fer. Des menhirs sont installés à Beutre : le dernier existait encore dans notre quartier au début du 19ème siècle.

Sous domination romaine

Vers 400/300 avant JC, l’Emporium de Burdigala est fondé puis devient rapidement un pôle économique sur les routes de l’étain de Cornouailles et du cuivre d’Espagne. Les Celtes colonisent progressivement l’environnement de Burdigala. Les tribus de la lande de Mérignac voient leur vie liée au rayonnement économique de ce centre commercial, si proche et si prospère.

En 58 avant JC, le lieutenant Crassus conquiert le sud-ouest de la Gaule pour Jules César.

En 16 avant JC, la province d’Aquitaine est créée, Saintes en est la capitale. Burdigala n’en deviendra la capitale que sous Vespasien (1er siècle après JC). L’Aquitaine n’est désormais plus organisée en peuples mais en civitates. Quelques familles qui profitent de la prospérité de Burdigala achètent des domaines dans le suburbium (banlieue), en particulier à Mérignac. Selon G. et P. Gilliard : « Chacun de ces vastes domaines est gagné sur la forêt défrichée où les riches commerçants et magistrats de Burdigala ont construit une villa autour de laquelle s’organise une petite cité paysanne mettant en valeur les terres essartées. Ainsi serait né Mérignac pendant le 1er siècle, selon Camille Jullian, autour de la villa de famille des Matrinii, probablement sur l’emplacement de l’actuel centre-ville ; d’autres villas sont proches, à Arlac, Teynac, Hestignac sur les graviers propices à la culture de la vigne. »

C’est en se basant sur cette période que 2 hypothèses sont nées pour le nom « Mérignac » :

  • de Matriniacus : le domaine de la famille Matrinus
  • de Materiarius : c’est-à-dire relatif au bois de construction des charpentes (forêts)

A la fin de la Pax Romana, plusieurs incursions de barbares sont dévastatrices : les Germains au 3ème siècle, les Vandales et les Wisigoths du 5ème au 8ème siècle. Pour pallier à ces attaques, à la fin du 3ème siècle, Burdigala s’enferme dans un castrum.

Malgré la répression romaine, le christianisme se diffuse en Gaule et en Ibérie. En 304, à Saragosse, le supplice de Saint Vincent est à l’origine d’un culte qui se répande en Aquitaine à partir du 4ème siècle.